C’est terminé ! Texte: Carl Audet
La vie nous réserve parfois des obstacles gigantesques auxquels on ne s’attend pas. Encore moins l’effort requis pour les franchir.
Je n’en pouvais plus de me mentir à moi-même. Voir ma vie en désordre était insupportable. Plus le temps passait, plus mon style de vie s’aggravait. Mon horaire de vie était complètement à l’envers. J’avais de moins en moins d’intérêt pour certaines tâches et activités avec les enfants. Des promesses non tenues envers ma femme à plusieurs reprises. Je devais mettre fin à ce style de vie qui était difficile pour tous.
Donc j’ai laissé ma famille que j’aime tellement pour aller en thérapie fermée. Pour résoudre ce problème quotidien d’alcool qui persistait depuis mon retour de l’Afghanistan, il y a de cela plus de seize ans.
Oui, pas facile d’admettre qu’on a un problème de consommation et qu’on a besoin d’aide. Encore moins facile, le début de la thérapie. Arrivé à la clinique, j’étais placé en confinement pendant trois jours dans une chambre (merci COVID !).
Mes bagages étaient confinés dans une autre pièce. Pas de téléphone et portable pour deux semaines.
J’avais l’impression d’entrer en prison même si j’étais avec mon chien d’assistance. J’étais complètement coupé du monde extérieur.
Je devais vivre avec d’autres personnes ayant des problèmes comme les miens ou similaires. Par contre, nous avions tous une chose en commun : la souffrance.
Un aspect nous réunissait, celui de la volonté d’effectuer un nouveau départ pour de bon. Mettre fin à cette souffrance est le désir de nous tous. Pour ma part, je suis prêt à combattre. Je ne veux pas à avoir à retourner en thérapie fermée. Réapprendre à vivre sans cette dépendance est ma seule option.
Je veux avoir un mode de vie sain pour moi-même et pour ma famille. Je ne veux surtout pas perdre ce qui est le plus important pour moi : ma famille.
Les séances de thérapie sont épuisantes. Je constate un gain d’énergie qui progresse chaque jour. Déjà au début de ma troisième semaine, j’observe une forte amélioration de ma santé physique et mentale.
L’abstinence n’est pas la solution. Seule la sobriété est une option. Je devrai mettre en application les outils appris en thérapie.
Je suis déterminé à être heureux, ne plus souffrir et apprécier la vie. Je me souviendrai toujours d’où j’étais afin de me rappeler cette souffrance. La maladie n’est pas dans la bouteille mais plutôt dans ma tête. Je suis un alcoolique. De plus, ce gène est en moi…
Je veux devenir ce papa toujours disponible pour ses enfants et être leur parfait modèle.
Aujourd’hui, je suis très content d’être ici en thérapie. Je réalise que je suis malade et que mon corps était intoxiqué par l’alcool. Merci à mes thérapeutes et à ma famille pour leur soutien. Merci à la vie !
Carl Audet